Combien de notes sur les scandales politiques, financiers, sur la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics? Combien d’articles de journaux, de bulletins de nouvelles, d’émissions de radio?
Je vis au Québec, dans l’agglomération de Montréal. Une grande ville qui repose sur des réalisations modernes durant la foulée des grands projets des années 1950 aux années 1970.
Des années où tout semblait à bâtir.
Des échangeurs gigantesques, un stade de renommée
internationale, des gratte-ciels, un métro sous-terrain à la fine pointe de la
technologie.
Des barrages hydro-électriques phénoménaux.
Un pont-tunnel, un
pont Champlain, un pont de la Concorde, une exposition internationale. Rien ne
semblait pouvoir arrêter les bâtisseurs.
La démesure était un concept qui ne s’appliquait plus. Nous étions un peuple de géants bâtisseurs.
La démesure était un concept qui ne s’appliquait plus. Nous étions un peuple de géants bâtisseurs.
La corruption existait déjà, nous en fûmes témoins.
Elle n’empêchait pas les projets de voir le jour.
La prospérité était là pour qui voulait travailler et y croire.
Elle n’empêchait pas les projets de voir le jour.
La prospérité était là pour qui voulait travailler et y croire.
Que s’est-il passé?
Pour qu’aujourd’hui tous les ponts soient en travaux et
menacent de s’écrouler...
Je n’exagère pas, sur les cinq ponts qui desservent la Rive-Sud, quatre étaient réduits à une seule voix il y a quelques semaines. Je me suis fait prendre plusieurs fois dans des bouchons aux petites heures du matin en revenant de travailler sur des chantiers de nuit.
Le seul pont en bon état, c’est le pont Victoria, ouvert en 1859.
Nos infrastructures croulent, les procès de corruption abondent, et rien ne semble vouloir bouger.
Je n’exagère pas, sur les cinq ponts qui desservent la Rive-Sud, quatre étaient réduits à une seule voix il y a quelques semaines. Je me suis fait prendre plusieurs fois dans des bouchons aux petites heures du matin en revenant de travailler sur des chantiers de nuit.
Le seul pont en bon état, c’est le pont Victoria, ouvert en 1859.
Nos infrastructures croulent, les procès de corruption abondent, et rien ne semble vouloir bouger.
Il faut remplacer les ponts sinon Montréal étouffera. C’est
la catastrophe.
Alors on crée des commissions, on fait des études, on tergiverse.
On propose des solutions qui coûteront cher, très chers.
On annonce aussi que les contribuables devront payer plus.
Mais je vois…
Des infrastructures majestueuses, des milliers de tonnes de béton à l’abandon.
Je vois un parc olympique sous-utilisé, parfois presque à l’abandon.
Je vois la biosphère, dont le gouvernement vient de fermer le musée de l’environnement où des gens passionnés et engagés travaillaient, immobile dans la neige.
Je vois des salles immenses, à l’abandon, sous le pont Jacques-Cartier.
Des citoyens ont proposé comme solution de remplacement pour
le nouveau pont Champlain, un pont aménagé qui pourrait comporter des commerces
et des espaces de vie publique.
Voilà qui pourrait rentabiliser le pont et le rendre plus attrayant. Occuper ces structures gigantesques, utiliser le béton et la surface pour que tous puissent en profiter.
Voilà qui pourrait rentabiliser le pont et le rendre plus attrayant. Occuper ces structures gigantesques, utiliser le béton et la surface pour que tous puissent en profiter.
En fait, ce que je constate dans cette note, c’est le manque de vision des élus et de la population en général.
Lorsque les étudiants sont descendus dans la rue, on les a condamnés
immédiatement, sans essayer de voir quelles étaient leurs revendications. Notre
société refuse de voir.
Voir que ça ne va pas, mais on s’en doute. Mais surtout, ne pas vouloir changer quoi que ce soit à un système qui est voué à s’écrouler, emportant tout avec lui.
Pourquoi ne pas faire exception et ne pas attendre d'être pris à la gorge, enfin « prévoir »? Puisque tout est dans ce mot : voir au loin, s’y prendre avant qu’il soit trop tard, prévenir, prévoir!
Notre société considère que les écrivains, les artistes et les philosophes ne sont plus nécessaires. « Ce ne sont pas eux qui construisent notre société ».
«Ce ne sont pas eux qui nous permettent de développer des technologies de pointe ».
Bref, les sciences humaines ne sont pas là pour nous rendre prospères. Ce sont des fumistes Bohême qui dépensent leurs acquis facilement, n’ayant qu’à vivre aux crochets de la société.
Voir que ça ne va pas, mais on s’en doute. Mais surtout, ne pas vouloir changer quoi que ce soit à un système qui est voué à s’écrouler, emportant tout avec lui.
Pourquoi ne pas faire exception et ne pas attendre d'être pris à la gorge, enfin « prévoir »? Puisque tout est dans ce mot : voir au loin, s’y prendre avant qu’il soit trop tard, prévenir, prévoir!
Notre société considère que les écrivains, les artistes et les philosophes ne sont plus nécessaires. « Ce ne sont pas eux qui construisent notre société ».
«Ce ne sont pas eux qui nous permettent de développer des technologies de pointe ».
Bref, les sciences humaines ne sont pas là pour nous rendre prospères. Ce sont des fumistes Bohême qui dépensent leurs acquis facilement, n’ayant qu’à vivre aux crochets de la société.
Collectivement, nous devons trouver des solutions novatrices
et originales. Nous devons récupérer ce qui existe déjà, recycler, regarder ce
qui est déjà en notre possession et se le réapproprier. Créer avec des yeux
nouveaux.
Pourtant, les universités et les collèges produisent des
milliers d’ingénieurs et de techniciens plus doués les uns que les autres.
Malheureusement, nos universités et nos collèges produisent des nains aveugles.
Rien d’ambitieux, qui changera le monde d’une façon spectaculaire.
C’est ce que nos gouvernements souhaitent. C’est ce qu’ils achètent.
Malheureusement, nos universités et nos collèges produisent des nains aveugles.
Rien d’ambitieux, qui changera le monde d’une façon spectaculaire.
C’est ce que nos gouvernements souhaitent. C’est ce qu’ils achètent.
Pas de philosophie, pas d’éthique.
Pas de visions éclatées qui nous permettent de voir autre chose que nous ne connaissons pas.
Nous avons créé des usines à moules et en sommes devenus prisonniers.
Comment fait-on pour briser un moule?
Je pose la question?
Il ne faut pas brimer les rêveurs, il faut les cultiver pour s’en inspirer.
Pas de visions éclatées qui nous permettent de voir autre chose que nous ne connaissons pas.
Nous avons créé des usines à moules et en sommes devenus prisonniers.
Comment fait-on pour briser un moule?
Je pose la question?
Il ne faut pas brimer les rêveurs, il faut les cultiver pour s’en inspirer.