Pages

dimanche 24 mars 2013

La lumière éteinte... (société)


Je réalise que ça fait un bout de temps que je n’ai pas alimenté le blogue.
Régulièrement, je me demande de quoi je pourrais bien parler, moi qui aie mon opinion sur tout!
Rien ne semble vouloir venir.
J’ai lu un très bon article aujourd’hui, à propos des origines des clans mafieux montréalais.
J’entends les échos lointains de politiciens dans la chambre des communes, le brouhaha des sénateurs et des hauts fonctionnaires qui continuent de faire comme avant, depuis toujours et pour longtemps.
Mais pas d’ulcères ni de brûlements d’estomacs.
Pas même un soupir.
Les manifestations étudiantes poursuivent leurs routes, l’hôtel de ville de Montréal est toujours aussi arrogant et déconnecté.
Les coupures et les nouveaux programmes le sont d’autant plus.
Je vois, j’entends parler de mariages gais déboutés, de violeurs impénitents et de gens qui les supportent.
Je constate que la pauvreté grandit et que les riches engraissent sans cesse malgré des climats économiques moroses.
Je vois que ma classe disparait rapidement et qu’un jour, ça finira ben par éclater.
Pourtant…
Mon côté avide de croisades et de justice ne bronche pas.
Mes émotions militantes sont en dormance.
C’est que je n’avais plus de travail depuis longtemps.
Mes recherches n’aboutissaient nulle part.
J’étais en errance, peut-être même en dépression, qui sait?
J’ai mille expériences, mais peu de spécialisations.
Je suis efficace et loyal, impliqué, proactif.
Comme tous les autres, sur papier.
J’ai rejoint, momentanément, les 74%.
Je ne le sais pas.
C’est quelque chose qui se fait doucement.
Non. Rien de doux là-dedans. C’est une tragédie intime. L’estime de soi qui disparait dans le néant. J’avais l’impression de ne plus pouvoir apporter quoi que ce soit à la société, à mes enfants, à ceux que j’aime.
Puis la roue s’est remise à tourner.
Je me suis plongé dans le travail.
J’ai consolidé mes dettes.
Je cherche à garder mes acquis.
Je n’ai plus le temps de militer.
Je suis à survivre. Comme tant d’autres.
Le gouvernement et la mafia peuvent m’escroquer à loisir maintenant, je n’ai plus le temps de m’en occuper. J’ai rejoint la meute qui court dans la roue en pensant s’en sortir.
Peut-être même qu’en courant assez vite, je ferai un tour de plus que les autres.
Ben quoi? Rien n’est impossible à celui qui le veut vraiment…
Je ne serai jamais de ceux qui critiquent les indignés et les étudiants, mais j’ai lancé la serviette le temps de me refaire financièrement.
Moi qui me targue de clamer qu’il faut inspirer l’autre 74% de la société qui ne veut pas s’impliquer, sans les juger.
C’est parfois presque impossible.
Quand tu es sur le bord de tout perdre, tu n’as pas le temps d’écouter qui que ce soit. Tu travailles, tu cherches, tu regardes ce qui mettra du pain sur la table pour nourrir ta famille.
Tu angoisses dans ton coin, à deux pas du désespoir.
J’en déduis que le 1% est en bonne voix pour gagner la partie…
La preuve; nous nous appauvrissons de jour en jour.
Pour ce qui est de l’éducation, n’en jetez plus, la cour est pleine.
Si la majorité du monde pense vraiment que la littérature et la philosophie n’ont rien d’important et de précieux à apporter à la collectivité, nous sommes dans la merde.
Well played, Banksy, well played…

J’ai envie d’être positif et d’apporter un peu de soleil sur le net, mais aujourd’hui, je n’y arrive pas.
Le printemps revient bientôt.
Je croise les doigts.





4 commentaires:

  1. Je ne crains pas.
    Un indigné, même au repos reste un indigné!
    Si tu t'ennuis et que tu cherches des sujets...
    Tourne toi vers mon oreiller, on discutera pour changer le monde!
    En attendant, tu as raison, il faut ce qu'il faut.
    Allez!
    Je suis derrière toi, à côté de toi.
    Ma main dans la tienne!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu sais bien que lorsqu'on chasse le naturel, il revient au galop avec un lance roquette et vous explose la tronche au napalm...
      :P

      Rien de moins.

      C'est bon, ta main.
      XXX

      Supprimer
  2. Pour qu'il y ait des crêtes, il faut aussi des creux... On a beau savoir que c'est inéluctable, ce n'est pas facile à vivre et à accepter.Empêtré dans nos contraintes quotidiennes, on en perd parfois nos idéaux. Allez, le soleil est là, derrière les nuages,et il me semble même qu'il est à portée de ta main sur l'oreiller.. La petite jasette comme vous dites là-bas (j'adore cette expression), je la piquerai bien avec toi également. Et la bouteille de rouge est débouchée, santé ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Spiruline.
      La petite jasette, c'est à toi maintenant. On te la prête :)
      Répands notre coin de pays dans ta magnifique Suisse.
      Le partage et les échanges de cultures sont toujours bénéfiques (enfin, quand ils ne sont pas exclusivement mercantiles ou à l’américaine).
      C’ est comme pour le vin; mes boissons préférées étant souvent des assemblages.
      J'ai une prédilection particulière pour certains rhums ambrés. Même que Laluna, parfois, me gronde un peu lorsque je me laisse trop charmer par leurs effluves épicés.
      Je ne verse pas dans les excès navrants, tout de même... Mais la chaleur du rhum me transporte dans les Antilles. Elle m'emmène visiter Hemingway à Ciudad de La Habana et ses rythmes torrides.
      Mes finances remontent tranquillement.
      Ce ne sera pas pour cette année.
      Mais je crois avoir donné l’envie à Laluna d’aller nous perdre là-bas d’ici peu.
      On doit apprendre l’espagnol plus rigoureusement aussi.

      Ahhh. Laluna qui se déhanche malgré elle, facilement possédée par la musique latine. Et que dire des photos qu’on pourrait y faire.
      La dernière fois que j’y suis allé, mes connaissances en photographie n’étaient pas du tout ce qu’elles sont aujourd’hui.
      Je le sens, j’y retournerai!

      Alors pour un verre de rouge, ou de rhum, c’est selon et quand tu veux.

      Santé!

      Supprimer