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jeudi 3 janvier 2013

-La souffrance (Philo-débat)



Pour certains, elle lave les péchés du monde.
Pour d’autres, elle fait office de justice.
Elle peut être le résultat d’un évènement auquel on ne trouve pas d’explications.
Elle devient inexplicable, sans raison.
Comme la perte d’un être cher qui laisse tant de questions sans réponses, perdu dans l’obscurité entre tant de possibles qui se chevauchent dans le chaos.
Mais sans la souffrance, comment pourrions-nous quantifier le plaisir?
Il serait acquis, normal, banal.
Quel serait le moteur qui nous pousserait à commettre des gestes insensés pour l’être aimé?
Quelle serait la frontière qui nous indique que la mort rôde et nous attend si nous continuons dans cette direction.
Elle est universelle, faisant fi de la richesse ou du sexe, mais elle se régale particulièrement des êtres dont le cœur immense les empêche d’être distants.
La souffrance nous apprend la compassion, elle tisse les liens du sang et bâtit des amitiés à l’épreuve du temps.
C’est l’épreuve nécessaire, le passage rituel, la marque qui nous rend notre humanité.
Elle fait de nous un adulte, parfois avant le temps.
On peut vouloir s’en protéger en dominant son corps au-delà de ses limites physiques, mais elle a encore le pouvoir de s’insinuer dans le cœur des plus forts pour les mettre à genoux et les écraser dans un tourbillon de larmes.
Elle nous apprend l’humilité.
La compassion.
L’amour.
C’est la nuit qui ouvre la porte au soleil.

Ce sont des mots que je puise loin.
Ils sont peut-être trop lointains pour ma fille cadette.
Dis-toi que lorsque ta main est enfouie dans la mienne, plus rien ne peut l’atteindre.
J’ai accumulé toute ma souffrance pour en faire un bouclier et te protéger.
Parfois, quand je suis avec vous, j’ai presque l’impression que mon cœur de père pourrait arrêter la charge d’un train.
Ma blonde à raison.
Vous me rendez invincible.
Jamais je n’hésiterais à me sacrifier si j’avais à le faire.
Vous m’avez montré un côté lumineux de la vie que je ne connaissais pas. Je vous en serai toujours reconnaissant.
Vous avez nourri quelque chose qui a grandi, puis a fini par prendre tant de place. Une grosse boule de chaleur et d’amour qui m’a transformé.
Vous m’avez montré, avant même de le connaître, ce qu’est le véritable amour.
  

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