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jeudi 3 janvier 2013

-Le choix (Philo-débat)


Choisir, c’est renoncer.
C’est se libérer des autres possibilités pour s’approprier un bout de chemin.
C’est tuer la victime en soi.
C’est crier haut et fort : je suis libre de faire ce que je veux jusqu’à ce que je choisisse autre chose!
C’est parfois même choisir sa propre croix pour en atténuer l’horreur.
C’est là que tout cesse d’être limpide.
Renoncer, pour moi, est le prélude avant de lâcher prise.
C’est la frontière qu’il faut franchir.
Un styx que nulle barque ne peut traverser sans faire naufrage.
J’y vois l’échec grimaçant qui savoure sa victoire et mon sang qui se glace.
Choisir entre un job aliénant ou une carrière excitante mais sans sécurité financière?
Choisir entre mettre du pain sur la table pour les enfants à tous les jours, ou leur donner comme modèle un homme éteint et soumis qui accepte de mourir un peu, à chaque jour qui passe, submergé par une existence inutile sur le chemin d’un non destin.
Les choix, pour moi, sont toujours difficiles. Ils sont le barrage dans le flot de mes rêves.          
Je comprends le principe, qui fait qu’une victime reprend le pouvoir de son existence lorsqu’elle choisit pleinement sa condition et l’assume complètement.
Je le comprends, mais je deviens fiévreux, fatigué. 
J’ai de la difficulté à me concentrer.
Je résiste et je lutte jusque dans mon inconscient. Je suis programmé de cette façon.
Je finis par arriver à choisir, mais au prix d’une lutte épuisante avec moi-même.
Évidemment, j’imagine qu’on peut aussi choisir de ne pas choisir et assumer le résultat.
Mais il y a toujours cette voix qui réclame d’avoir le choix.  Elle ne veut rien céder.
C’est la peur de faire le mauvais choix. C’est aussi celle de déplaire.
La crainte d’être poursuivi par le regret d’avoir été inapte à bien choisir.
Choisir d’étudier un métier qui finalement, ne convenait pas.
Avoir des enfants avec une partenaire qui n’en voulait peut-être pas.
Et pourtant.
Nos échecs forgent notre fort intérieur. Comme mon grand ami Nietzche, à qui je ferais bien une jambette de temps en temps, dit si bien; « Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ».
Même si ça n’a pas marché avec la mère de mes enfants, je ne pourrais imaginer avoir eu des enfants avec quelqu’un d’autre. Ils sont la prunelle de mes yeux, mon oxygène.
Ils me remuent l’intérieur d’inquiétudes et de joies.
Je ne voudrais revenir en arrière pour rien au monde et risquer de perdre ce cadeau précieux, acquis dans l’adversité d’une relation qui n’en aura jamais été une, au final.
Tout!
Tout m’indique que je dois apprendre à faire des choix facilement.
Ce que je suis devenu.
Ce que je vais devenir.
Pourquoi lutter… Que faut-il comprendre de ce handicap crasse qui me turlupine et me vide parfois de mon énergie?
Lutter, c’est vouloir survivre. C’est chercher à conserver ses acquis.
On  ne lutte pas pour quelque chose qui nous tue à petit feu.
Ou peut-être que si?
Qu’y a-t-il de payant à être malheureux, à manquer les belles opportunités?
Où est le réconfort de s’enfoncer dans la dépression quand le salut est dans ce grand bol d’air frais qu’est l’action et le renouveau?
Est-ce la peur d’être responsable? De ne plus pouvoir blâmer personne d’autre que sois même?
C’est peut-être la peur d’empirer sa situation en faisant un nouveau choix qui ne sera pas porteur des promesses escomptées.
La peur…
Qui paralyse.
Qui détourne notre regard de l’horizon et nous force à contempler le passé.
Celle qui nous attache dans l’obscurité pour nous «protéger » de la lumière.
Je persiste à dire que sans rêves, il est presque impossible de s’épanouir...
 Mes rêves sont dans une impasse. Ils sont si lointains, que j’entends à peine leurs murmures à travers les brumes.
Je ne sais plus vers où aller. J’ai perdu mes repères.

Je ne sais pas dans quel métier me diriger. Rester travailleur autonome?
Devenir salarié?
Retourner aux études?
Tout ça en même temps?
Lorsque j’aurais enfin compris ma place et trouvé ma voix, je pourrai foncer vers l’avant.
Tout sera limpide, plus simple. Je pourrai canaliser mes énergies et redevenir efficace.
Alors le choix sera simple.
En attendant, il me faut lutter.
Je dois trouver le bon choix. Ou lâcher prise, et me laisser voguer…
Ah non!
J’ai déjà choisis de chercher…
Chercher le bon choix, rien de moins.
J’assume cette quête personnelle vars le bonheur professionnel.
J’accepte que ce ne sera peut-être pas facile.
Alors…
Alors quoi?
Afin de laisser la place à la réflexion, sans autre épilogue, Je choisis donc de cesser d’écrire sur le choix.
Faut bien commencer quelque part, non?


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